vendredi 21 septembre 2007

Négatif ou Positif?

Nous avons tous un dialogue interne. Vous savez cette petite voix intérieure qui ne se gêne pas pour vous dire comment vous devez vous sentir dans toutes les situations. Parfois, elle vous encourage :«Woooow!! Ce soir la grande, t’es hot! T’es la reine! Ils vont tous tourner autour de toi». D’autres fois, elle vous juge sans pitié : «Tu savais pas ça? T’es ben conne!» Quand ce discours interne est négatif, il peut empoisonner votre existence et diminuer votre qualité de vie.

Voici quelques exemples de pensées négatives :

Externaliser /Internaliser : Est-ce que votre dialogue interne semble mettre la responsabilité de votre situation à un contrôle externe? Par exemple : «Si je ne peux pas perdre du poids, c’est à cause de mon bagage génétique.» Par contre, si vous vous dites : «Je ne perds pas de poids car je manque de discipline», votre petite voix vous dit que c’est entièrement de votre faute. La responsabilité de votre embonpoint est ainsi rejetée sur votre contrôle interne. Vous vous dites peut-être : «Avoir un surplus poids semble être mon destin». Vous attribuez alors votre situation au hasard ou à la chance. Ces trois exemples de dialogues représentent des discours négatifs nuisibles à vos efforts de changement.

En effet, la réalité est différente. Vous devez d’abord identifier ce qui est sous votre contrôle et ce qui ne l’est pas afin d’établir des objectifs réalistes. Ainsi, à moins d’un avis médical contraire, votre bagage génétique favorise votre embonpoint, mais il n’en est pas la cause. Vous avez donc un espoir de pouvoir changer. Cet espoir réside en votre capacité à transformer votre style de vie et vos habitudes alimentaires. Vous devez installer un discours positif pour vous motiver et persévérer : «Je suis capable de perdre du poids. Je peux faire les choix qui conviennent. J’ai le contrôle.».

Étiqueter : L’étiquetage consiste à vous caractériser selon les perceptions que vous avez de vous-mêmes. Parfois, ces étiquettes proviennent de votre entourage. Par exemple, en Amérique du Nord, on caractérise les gens qui font de l’embonpoint comme étant des «paresseux». Peut-être avez-vous fini par le croire? D’autres fois, vous vous attribuez vous-mêmes des étiquettes. Par exemple : vous avez essayé différentes diètes et chaque fois, vous avez fini par reprendre le poids perdu. Chaque fois, vous avez vécu cela comme un échec, vous vous sentez peut-être comme une «perdante».

La réalité est que les diètes ne fonctionnent pas. On vous fait croire que vous pouvez perdre du poids rapidement et facilement, c’est irréaliste. Une diète est un privation. Dès que vous cessez de vous priver, vous reprenez le poids perdu. Donc, ce n’est pas de votre faute. Donc, ce n’est pas un échec. La réalité est que vous travaillez, vous étudiez, vous élevez une famille, vous avez des loisirs, vous assumez vos responsabilités. Donc, vous n’êtes certainement pas paresseuse. Souvent, vous vous servez de ces étiquettes pour vous définir alors qu’ils sont faux. Il vous faut alors les invalider. Définissez-vous comme une gagnante, une travaillante, une femme intelligente. Analysez bien ce que vous êtes réellement. Toute la journée, vous prenez des décisions et vous les assumez. Que ce soit au travail, pour les enfants, pour votre couple, pour votre avenir. Ce n’est pas parce que l’on se trompe ou que l’on fait des erreurs parfois que l’on EST stupide. Vous avez peut-être FAIT quelque chose de stupide, mais vous ne l’ÊTES pas. Alors décrivez-vous en faisant ressortir le côté positif de vous-mêmes.

Frustration : La plupart du temps, lorsque l’on veut perdre du poids, on se met à penser à ce qui nous frustre et nous rend inconfortables. Argh!! Je vais devoir aller au gym!!! Je déteste ça! Je ne pourrai plus manger de crème glacée!! Peut-être vous sentez vous incapables de faire face au changement ou de surmonter certains inconforts? Ce genre de discours interne est pessimiste. D’une certaine façon, il vous protège contre ces frustrations et ces inconforts possibles puisqu’il vous fait abandonner avant même d’avoir commencé.

La réalité est que, en plus d’être fier d’avoir surmonté toutes les frustrations et tous les inconforts envisagés, vous aurez la fierté d’avoir atteint vos objectifs. Vous devez alors vous dire : «Aussi longtemps que je persévèrerai, je me dirigerai vers le poids que je me suis fixé».

Bonne aventure : Souvent, votre dialogue interne fait des prédictions sur vos chances de réussite : «Ça ne va pas marcher», «Tu vas encore échouer», «Tu n’y arriveras jamais». Malheureusement, quand on entre dans ce cycle de pensées négatives, elles tendent à devenir des prophéties qui s’auto-réalisent. Ce type de discours mine votre énergie et sabote vos efforts de changement. Plutôt que de vous donner à 100%, vous avez un pied sur le frein et cela diminue vos chances de succès. Si vous échouez, votre petite voix vous dit «Je te l’avais dit!». Ensuite, vous avez l’impression de ne jamais rien faire de bon.

La réalité est que vous êtes capable de faire ce qu’il faut pour réussir. Ainsi, vous devez vous dire «Peu importe ce qui arrivera, je ferai tout ce qu’il faut pour atteindre mon but».

Tout ou rien : La pensée du tout ou rien est particulièrement dommageable car elle peut provoquer des comportements non désirés. Le problème est que toutes les situations, les circonstances de votre vie sont soit bonnes, soit mauvaises, Tous vos résultats obtenus sont bons ou mauvais. Tout est noir ou blanc, il n’y a pas de nuances de gris dans votre perspective des choses. Par exemple, malgré votre entraînement et vos nouvelles habitudes alimentaires, vous prenez quelques livres. Alors vous vous dites : «Tous mes efforts ne servent à rien». Un autre exemple : Vous allez dans un buffet à volonté et le menu ne correspond pas à celui de vos nouvelles habitudes alimentaires. Vous vous dites : «Je viens de saboter mes efforts. Tant qu’à tricher, trichons!» Et vous mangez 2 ou 3 assiettes. Votre réaction devient exagérée.

La réalité est que vous avez probablement pris du poids parce que votre masse musculaire augmente. En vous observant mieux, vous aurez sûrement affiné votre silhouette. La réalité est que «tricher un peu» est moins pire que «tricher beaucoup».

La pensée catastrophique : Lorsque vous évaluez la situation, exagérez-vous l’importance ou la signification des détails? «J’ai pris deux livres, c’est trop horrible!!!» Si je grossis, plus personne ne voudra de moi!» Chaque fois que vous dérogez ou faites une erreur, c’est un désastre. Tous les commentaires qui vous sont faits sont dévastateurs. Si vous faites un mélodrame ou envisagez le pire pour chaque événement de votre vie, vous avez un discours interne négatif. Plutôt que de considérer les choses rationnellement, vous réagissez de façon illogique. Plutôt que d’adopter un comportement adéquat, vous perdez le contrôle.

La réalité est que vous avez peut-être pris deux livres cette semaine, mais depuis que vous avez débuté votre programme d’exercices, vous en avez perdu 20. Vous pourriez aussi analyser pourquoi vous avez pris ces 2 livres afin d’ajuster votre programme si c’est nécessaire.

Bulle de rêve : Si vous espérez avoir un corps parfait, si vous désirez ressembler à un top modèle ou une star hollywoodienne, si vous croyez que vous pouvez perdre 20 livres en deux semaines, vous êtes dans une bulle. Même si vous croyez en vous, ce genre de dialogue est négatif car il est déraisonnable et irréaliste. Rêver l’impossible vous dirige vers la déception et l’échec assurés.

Vous devez vous fixer des objectifs réalistes en tenant compte de vos moyens, de vos capacités, de votre réalité. Vous devriez changer votre discours pour «Je poursuis mon programme, un jour à la fois. Peu importe le poids que je perds, ce sera positif».

Raisonnement misérabiliste : Parfois, vos sensations peuvent être toxiques pour votre dialogue interne. Par exemple, vous vous sentez laide et votre petite voix traduit cette sensation par «Je dois être laide». Vous vous basez sur une sensation, plutôt que sur des faits. Cette sensation devient alors une vérité en laquelle vous croyez. Non seulement vous y croyez, mais vous ne sélectionnez que les informations qui viennent confirmer cette croyance et éliminez celles qui la contredisent.

La réalité est que, depuis que vous avez débuté votre entraînement, vous paraissez mieux que jamais!

Autodépréciation : Lorsque, à l’intérieur de votre dialogue interne, vous vous dépréciez, votre petite voix crie tellement fort qu’elle enterre toutes informations véridiques et pertinentes qui prouvent le contraire. Par exemple, si vous vous sentez dépressive, à propos de votre poids, votre petite voix vous dit : «T’es pas capable de perdre du poids. T’es nulle. T’es bonne à rien. T’es juste grosse.» Vous vous condamnez vous-même. Vous devenez obsédée à propos de ce que vous n’avez pas fait et de ce que vous auriez pu faire de mieux. Parfois, ces mots assassins proviennent de votre entourage, de vos parents, de vos collègues, de vos amis : «Tu n’as pas ce qu’il faut pour être attirante», «Tu ne pourras jamais être mince». Ces mots s’infiltrent dans votre cerveau comme du poison et perturbent la vision que vous avez de vous-mêmes. Ce dialogue destructeur devient une réalité pour vous. C’est déjà malheureux que des gens tentent de vous décourager, n’en rajoutez pas. N’acceptez pas ce genre de remarques.

La réalité est que vous avez pris des décisions pour effectuer des changements dans votre vie. Vous commencez un entraînement physique. Vous prenez de meilleures habitudes alimentaires. Les résultats vont suivre. Vous avez le pouvoir de changer. Reconnaissez toutes les choses que vous avez déjà accomplies dans votre vie et vous aurez la preuve que vous êtes capables d’atteindre vos objectifs.

Pauvre de moi : Avec ce genre de dialogue interne, vous vous sentez désolé pour vous-même. La petite voix vous dit : «Ce n’est pas juste, tout le monde peut se gaver de cochonneries toute la journée sauf moi», «Je devrai me priver de l’un de mes plaisirs de la vie ; manger», «Je vais toujours avoir faim», «Je ne pourrai plus aller au restaurant», «Je vais devoir m’entraîner fort». Ce genre de discours vous conduit à adopter des comportements néfastes afin de compenser votre sentiment de privation, en vous gavant par exemple.

La réalité est que vous pouvez faire toutes les activités que vous faisiez avant. La seule différence est que vous devrez vous concentrer sur l’ambiance, sur la camaraderie, les activités elles-mêmes, la nouvelle énergie que vous ressentez, le fait que vous soyez plus détendu, plutôt que sur la nourriture. Vous n’allez pas au restaurant pour manger, mais pour être avec vos amis. Ne pensez pas à ce que vous croyez perdre, mais concentrez-vous sur ce que vous aller gagner. Vous allez vous sentir mieux dans votre corps. Vous serez en meilleure santé. Vous vous sentirez plus attirante.

Tout le monde se critique. Toute le monde vit des doutes. Tout le monde vit de l’anxiété. Cependant, lorsque ce genre de messages s’infiltre dans vos pensées, il est plus difficile de relever des défis. Si vous acceptez passivement ce genre de messages, vous augmentez vos chances de perdre le contrôle et vous risquez davantage de ne pas atteindre vos objectifs.

Pour valider votre dialogue interne, vous devez d’abord, vous demander si ces pensées sont vraies. Sont-elles confirmées par des faits? Y a-t-il des éléments qui viennent prouver le contraire? Par exemple, si vous croyez être paresseuse, est-ce parce que vos parents vous le disaient tout le temps? Vous travaillez, vous étudiez, vous vous occupez des enfants, vous faites du bénévolat? Si c’est vrai, assumez-le. Si c’est faux, sortez-vous ces mauvaises pensées de la tête!
Ensuite, demandez-vous si votre discours interne sert vos intérêts pour le mieux. Est-ce que ce sont des raisons justifiées ou des excuses pour négliger vos efforts? Êtes-vous heureux, calme, en paix, avez-vous un sentiment d’accomplissement? Si oui, tout va pour le mieux. Sinon, prenez vos responsabilités et agissez pour résoudre la situation.
Demandez-vous aussi, si votre dialogue interne vous aide à atteindre vos buts. Si vous voulez paraître mieux, vous sentir mieux, être mieux, ce n’est pas en vous disant : «C’est trop difficile!» et «Ça ne marchera jamais» que vous y arriverez. Transformez votre dialogue interne négatif en pensées positives.

La clé pour réussir ces changements de vie consiste à établir des objectifs RÉALISTES. On commence lentement (mais sûrement) afin de ne pas se décourager trop vite. On doit également créer un environnement favorable à l’atteinte de son but.


Source : McGraw, P. (2003). The Ultimate Weight Solution ; The 7 keys to weight loss freedom. New York : The Free Press.

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