mercredi 8 août 2007

Papa... Être ou ne pas être présent à l'accouchement? Telle est la question!

Plusieurs blogues parlaient de ce texte avec passion alors je suis allée le lire. Il est vrai que les opinions émises sur le sujet méritent d’être débattues. J’ai eu envie d’y ajouter mon petit grain de sel. Il s’agit de mon opinion personnelle provenant d’une très courte réflexion, sans théorie de professionnel ni calcul scientifique ni argument provenant d’expert.

Je suis originaire d’une petite ville, Thetford, mais je suis née à Trois-Rivières. Un jour, j’ai voulu comprendre pourquoi ma mère en contraction avait tenu à faire deux heures de route pour accoucher. Ce n’était pas par manque de médecins ni pour des raisons d’incompétence médicale. En fait, j’appris qu’en 1977, il était interdit aux hommes d’assister à l’accouchement à l’hôpital de Thetford, alors que c’était permis à celle de Trois-Rivières. Mon père n’a pas dit : «Ta mère tenait à ce que je sois là». Il a dit : «Je voulais assister à ta naissance».

Ma soeur Demi est née à l’hôpital de Thetford car, en 1979, la présence des pères y était maintenant autorisée. En 1981, ma mère donna naissance à GoldenHands à la maison avec l’aide d’une sage-femme. Puis elle répéta l’expérience pour Milou en 1983. Chaque fois, mon père était présent.

En 1983, j’avais 6 ans et je me souviens de cette journée. J’ai assisté à l’accouchement et je ne suis pas traumatisée. J’ai vu du sang mais pas tant que ça. Ma mère a eu mal mais rien pour me faire peur. J’ai même pas eu peur du placenta qui s’est retrouvé dans la baignoire, nah! J’ajouterai que mon père n’était pas là pour tenir la main de ma mère. Il y tenait un rôle actif ; il l’aidait à marcher, à s’asseoir, à se tourner. Témoin de la relation qu’entretiennent mes parents, je sais que ma mère n’a pas exigé que mon père soit là. Connaissant mon père, je sais qu’il souhaitait vraiment être là.

D’ailleurs, mes parents, ceci incluant mon père, m’ont élevé afin que je devienne une femme indépendante. Il y a encore quelques jours, alors que je déambulais avec mes parents dans les allées d’une quincaillerie, j’émettais le souhait d’avoir un conjoint rénovateur. Devant le rictus de mon père, j’ajoutai : «Ben quoi! Je ne sais pas rénover, poser des tuiles, ajouter une prise de courant électrique!» Il m’a répondu que lui non plus ne savait pas avant de l’apprendre. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour recevoir des leçons de son père. Aussi, je ne dois pas oublier que ma mère sait utiliser scie, perceuse et autres outils. Comprenons-nous bien, j’ai le droit de désirer un conjoint bricoleur, mais pas d’avoir de fausses excuses ou raisons pour ne pas faire les choses moi-même.

Voilà mon «background» (pardonnez l’anglicisme, dès que je me rappelle le terme français, je corrige). Mon père n’est pas rose, ma mère n’est pas une nunuche et je ne dois pas me définir à l’intérieur d’un cliché quelconque.

Je suis en accord avec philippe psy qui demande que le père ait le choix d’assister ou pas à l’accouchement, sans culpabilité et sans craindre d’être traité de mauviette ou de sans coeur.
Que des femmes ne souhaitent pas la présence de leur conjoint dans la salle d’accouchement, parfait. (Mais avouer que l’argument : «je suis assez grande pour accoucher toute seule» semble être de l’orgueil mal placé). Personnellement, je n’ai pas cette pudeur de «Ciel, mon amour va me voir forcer, suer, crier!!! Quelle honte!» Il risque d’y avoir bien d’autres événements «embarrassants» dans une vie de couple. Et je suis prête et fière de survivre à tous.

Être présent ou pas à l’accouchement devrait se discuter lorsque l’on décide d’avoir des enfants ensemble. Il m’apparaît important que l’autre soit au courant de nos pudeurs, de nos convictions... Vous savez ce genre de trucs qu’il est important de savoir avant de s’engager dans une vie de couple afin d’éviter ou de régler les conflits potentiels.

Pour moi, la présence du père à l’accouchement n’est pas le sujet réel de ce texte. Il dénonce, en fait, la manipulation et de cette façon qu’ont les gens d’employer la culpabilité pour obtenir certaines choses. Cette culpabilité, qu’elle provienne d’un étalage d’arguments scientifiques, d’avis d’experts ou pas est nocive dans toute relation. Contrairement à la croyance populaire, la manipulation n’est pas l’apanage de la femme.

Philippe psy craint l’homme féminisé comme d’autres ne supportent pas la femme-objet. Selon lui, les femmes féminisent les hommes en les culpabilisant d'avoir des caractéristiques masculines.

Je n’aime pas que des femmes de culture occidentale se présentent encore comme des victimes de la suprématie mâle. Je déteste tout autant l’idéologie de ces hommes victimes d’un complot féministe. Par conséquent, je n’aime pas la finale du texte de philippe psy qui émet l’idée que la paternité doit être ce qui permet aux enfants d’échapper à l’influence néfaste de leur mère à long terme. Les femmes ne sont pas les seules à avoir une influence sur les enfants et elles n’ont pas l’exclusivité de la névrose. Tout ce qui va de travers chez l’homme n’est pas la faute de la femme et tout ce qui va de travers chez la femme n’est pas la faute de l’homme. Les relations entre les individus sont complexes. Lorsqu’un problème survient, il y a rarement une cause unique et unidirectionnelle.

Les hommes et les femmes ont le droit et raison de se questionner sur la paternité et de la redéfinir tout comme on le fait toujours concernant la maternité. Ça, c’est l’évolution. Un jour, on parlera peut-être de la parentalité, qui sait.

Avant, on pouvait faire les choses d’une façon et aujourd’hui on les faire autrement parce que le contexte est différent. Le changement, ça aussi, c’est l’évolution.

Questionner, redéfinir et évoluer, ça ne veut pas nécessairement dire obliger et interdire.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Ce texte était ma foi, fort choquant! Autant dans le bon sens que dans l'autre....oui il dénonce la manipulation, mais merde! il nous traite toutes de pauvres connes, et à tout les niveaux!! Et en plus, il est méprisant envers les Québécoises! Je n'ose imaginer si les réponses étaient venue d'un pays d'Afrique ou d'Afro-Américain ce qu'il aurait craché à leurs figures....
Et personne ne peut dire le contraire de ce qu'il avance...méchant psy!
Il ridiculise tout ceux qui voudront participer à l'accouchement pour ensuite leur lancer un : mais bien sûr je suis pour la liberté!
Liberté mon cul! Il va leur cracher d'sus à la minute où ces hommes s'affirmeront! Il leur dira qu'ils se font piéger par leur mégère, qu'ils se vident les couilles devant les yeux mielleux de leur bonne femme!
C'est de la liberté ça? C'est manipulateur, oui!
Je suis d'accord qu'on me fasse réfléchir sur le fait que les hommes peuvent se sentir obligé d'assiter à l'accouchement vu le discours actuel, mais qu'on ne me le dise pas comme ça, en me manquant de respect!!
Dominique

philippe psy a dit...

Je n'ai traité personne de pauvre conne. Vous pourriez relire ce texte mille fois, je vous mets au défi d'y trouver une quelconque insulte ma chère Dominique.

Quant à vous Kitty, merci pour votre article plein de bon sens. La fin de mon texte, rassurez-vous n'était que de l'humour noir et non quelque chose de sérieux.