mardi 13 mars 2007

Hommage à Dilbert


Cher Dilbert,


Merci.

Tu as sauvé ma vie... enfin presque. Grâce à toi, j'ai su que je n'étais pas seule.

En effet, je dormais mal. Je commençais à avoir la nausée dès que j'embarquais dans l'autobus me menant à l'ouvrage. Je tremblais lorsque j'arrivais au travail. Je souffrais d'un mal profond que j'avais attrapé à la job. Car c'était une maison des fous qui se cachait derrière le nom de cette entreprise. Nous étions captifs. Je me souviens de cet employé qui m'a dit un jour : «Cette compagnie, c'est comme un homme qui bat sa femme et qui promet qu'il va changer. Nous, on y croit et on reste là, jusqu'à la prochaine claque.» Tout le monde disait : «Un jour, je vais sortir d'ici.» ou «Ils ne m'auront pas!» On félicitait ceux qui réussissaient à quitter, peu importait la façon (ils se faisaient mettre dehors). Les plus vieux comptaient les jours avant leur retraite. Les plus jeunes disaient : «C'est temporaire, dès qu'une opportunité se présente, je décrisse!» Ils fuguaient, sans avertir, sans laisser de note, sans jamais revenir.

Puis, alors que je flânais dans une librairie, j'ai découvert «Le principe de Dilbert» et «Travaillons dans la joie avec Dilbert ; comment trouver le bonheur aux dépens de vos collègues». Et là, j'ai compris que je n'étais pas la seule à ne plus supporter la lourdeur bureaucratique. Enfin, je réalisais qu'il y avait d'autres gens qui, comme moi, étouffaient sous les règlements, les normes, le manque de temps, les réductions de personnel, le matériel désuet, les compressions budgétaires... Après avoir ri un bon coup, j'ai trouvé la force de quitter mon bourreau... euh... bureau.

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- Hey, tu travaillais pas dans un bureau!
- Ouais... je sais, mais c'est pour le jeu de mots.
- C'est pas terrible quand même.
- Whatever...

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