samedi 17 février 2007

La Tempête

D'abord, c'était mercredi. Ils annonçaient la tempête depuis plusieurs jours. Un peu plus et ils lui donnaient un nom comme ils font pour les ouragans. C'était le matin et le radio annonçait les écoles fermées. Évidemment, le seul que je voulais entendre demeurait muet. Alors, je me suis levée... pour la faire cette journée. J'ai regardé dehors... rien... il n'y avait rien qui tombait du ciel. Alors j'ai cru que j'étais épargnée. J'ai pensé à ces BD où un nuage nargue et poursuit un personnage. Je me suis dit : «C'est ça! Le nuage est partout, sauf au-dessus de ta tête! Pour une fois, ce sont les autres les paumés!»

Ensuite, je suis allée à mon cours. Après le cours, j'ai terminé un travail. Nous étions plusieurs dans le laboratoire informatique quand on est venu nous annoncer que les cours du soir étaient suspendus. Je n'ai pas de cours le soir alors j'ai pas été touché par l'avertissement. Lorsque j'ai décidé de partir, on m'a annoncé qu'il n'y aurait pas d'autobus parce qu'ils étaient incapables de monter la côte. D'ailleurs, je les soupçonne de rouler sur des quatre saisons avec un moteur de tondeuse. Je me suis dit : «Bah, pas grave... j'habite pas loin et d'ailleurs, j'ai besoin de prendre l'air.»

Et là, je suis sortie dehors. C'était comme la fin du monde... c'était vide de gens et blanc de neige... c'était surréaliste. C'est comme ça l'université, c'est comme un gros bocal fermé. Quand on est à l'intérieur, dehors n'existe plus. On ne le voit plus, on ne l'entend plus. Parfois, quand on en sort, le monde a changé. Puis, je suis rentrée chez moi. En déambulant dans les rues désertes, en contournant les voitures abandonnées. Il faisait noir. Je ne suis pas habituée à cette noirceur. Mais je me dis que je n'avais pas peur à Montréal, la nuit alors je ne dois pas avoir peur à Sherbrooke, le soir. Quelques fois, je croisais des gens. J'avais l'impression que nous étions les seuls survivants d'une catastrophe.

Ensuite, c'était jeudi. C'était le matin et le radio criait que TOUT était fermé. Seulement, j'ignorais si TOUT incluait le gros bocal. Je me croisais les trippes pour avoir congé. J'avais un examen le matin, mais j'arrivais pas à me réveiller. Finalement, j'ai été exaucé! Les activités pédagogiques (vocabulaire de relationniste (décidément ils sont partout!) pour dire «cours») de l'UdS sont suspendues! J'ai même pas eu le temps d'exprimer ma joie que je dormais déjà. D'ailleurs, j'ai vaguement entendu cogner à la porte. Je pense même que je suis allée répondre. Je me souviens des sourires moqueurs des concierges devant mon état de zombie. Plus tard, j'ai aussi entendu sonner mais j'ai jamais réussi à appuyer sur le bon piton pour répondre alors je suis retournée me coucher. Je crois que je me suis levée vers 14h... ou bien c'était vers 15h... j'avais une de ces migraines... J'ai reconnu la journée, celle que je redoute... À chaque mois, c'est pareil. Pourtant, à chaque fois, j'ai l'impression que c'est la première fois que ça m'arrive.

Puis, c'est vendredi. Je vais mieux. Je ne me rappelle pas trop d'hier, mais c'est normal car je n'ai pas la mémoire des rêves. Aujourd'hui, je suis sortie de ma tanière. J'ai fait un détour pour aller porter un travail à l'université, ensuite je suis allée faire mon épicerie. Évidemment, les autobus étaient en retard et on doit marcher dans la rue. J'avais oublié c'était quoi l'hiver... et franchement, j'adore ça!

1 commentaire:

Klöd a dit...

Content de voir que l'inspiration est revenue!