vendredi 17 août 2007

Accommodements raisonnables

J’ai été baptisée et j’ai fait ma 1ère communion. Je me souviens de ce jour-là, de ma robe blanche avec des manches un peu bouffantes et de mes bas blancs avec des brillants. Je me souviens aussi de ce que je devais dire devant les autres : «Aimez-vous les uns les autres».

Puis, j'ai fait des cours de morale à partir de ma 2ème année du primaire. C'est moi qui l'avais demandé. Le cours de catéchèse m’ennuyait énormément. Je trouvais que l'on chantait trop de chansons plates. Je trouvais aussi que beaucoup ne semblaient pas comprendre le message transmis. On nous disait de se respecter et ça se criait des noms à la récréation... de vrais bébés!

Il faut dire aussi que ma meilleure amie était seule dans le cours de moral, que l’on dessinait beaucoup et que la prof apportait des biscuits, des carrés au Rice Crispies, des carrés aux dattes... Miam!! Et puis, il y avait toujours de la musique, surtout de Nathalie Simard. Le cours se donnait dans la salle à manger des plus vieux, où le village des schtroumfs était peint sur les murs.

Être en moral faisait de moi une élève étrange. À chaque début d’année, un prof m’amenait à l’écart des autres pour me demander pourquoi je n’étais pas dans le catéchisme. Mes parents me laissaient libre de participer ou non aux activités des autres. J’ai assisté à leur confirmation. D’ailleurs, j’allais souvent au presbytère quêter des hosties à M. le Curée à la grosse voix.

Au secondaire, je me suis retrouvée en moral avec «les rebels». J’ai trouvé ça difficile de côtoyer des gens qui n’avaient pas une vie aussi belle et facile que la mienne. Mais bon, ils ne m’ont pas trop détesté pour ça.

À part de ça, j’ai vu tous les vieux films de Jésus à Pâques. J’adore l’atmosphère des églises. J’ai fait 3 séjours silencieux dans des monastères lorsque j’étais au Cégep.

Aujourd’hui, je ne peux pas dire que je crois en Dieu, mais j’ai la Foi. La Foi en la vie et en l’amour. Je crois avoir des valeurs plus philosophiques que religieuses et mes convictions sont personnelles. Je serais incapable d’adorer et vénérer quoi que ce soit. Je ne pourrais pas me vouer à un culte quelconque. Pour moi, Noël est une fête familiale, elle n’a pas de signification religieuse.

Je ne pense pas que mes convictions soient meilleures que celles des autres. Les seuls avantages que j’y vois sont futiles. Je peux m’habiller comme je le veux tout en respectant les normes des lieux où je suis. Je n’espère pas un paradis et je ne crains pas un enfer. Je peux manger du porc (je l’ai déjà dit, je suis la reine du rôti de porc). Je ne suis pas obligée de traîner des objets de culte avec moi (un peu lunatique, j’aurais le stress de les perdre). Je n’ai pas besoin de me demander si le truc est béni, ou kacher, ou halal (désolée pour l’orthographe).

Je suis accommodante. Je me fiche pas mal de ce que les autres mangent ou ne mangent pas, de ce qu’ils portent ou ne portent pas. Je l’ai déjà dit, je déteste les règles. Je trouve qu’il y en a trop de lois, de règlements et de normes, pour tout et pour rien. J’aime avoir le choix. Alors je ne veux pas que les accommodements deviennent des interdictions pour moi. Ne plus pouvoir voir dehors parce que quelqu’un ne peut pas regarder en dedans. Ne pas pouvoir me baigner avec mes amis de gars parce qu’on doit séparer les genres. Je ne voudrais avoir l’impression d’être la seule à avoir des interdictions, sous le prétexte que je ne fasse pas partie d’une religion. Parfois il y a peut-être aussi des règles désuètes comme ne pas pouvoir porter de casquette alors que le foulard et le turban sont permis. Ben quoi? Je l’aime mon chapeau!

Si vous avez envie de donner une idée de ce que vous pensez des accommodements raisonnables, voici un questionnaire à remplir au gouvernement du Québec.

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